Choi et al, 2012: Neurotoxicité développementale du fluorure: un examen systématique et une méta-analyse

Abstract

Contexte: Bien que le fluorure puisse provoquer une neurotoxicité chez les modèles animaux et qu'une intoxication aiguë au fluorure provoque une neurotoxicité chez les adultes, on en sait très peu sur ses effets sur le développement neurologique des enfants.

Objectif: Nous avons effectué une revue systématique et une méta-analyse des études publiées pour étudier les effets d'une exposition accrue au fluorure et d'un retard du développement neurocomportemental.

Méthodes: Nous avons effectué des recherches dans les bases de données MEDLINE, EMBASE, Water Resources Abstracts et TOXNET jusqu'en 2011 pour trouver des études éligibles. Nous avons également effectué des recherches dans la base de données CNKI (China National Knowledge Infrastructure), car de nombreuses études sur la neurotoxicité du fluorure ont été publiées uniquement dans des revues chinoises. Au total, nous avons identifié 27 études épidémiologiques éligibles avec des expositions élevées et de référence, des critères d'évaluation des scores de QI ou des mesures de la fonction cognitive associées avec des moyennes et des variances pour les deux groupes d'exposition. Nous avons estimé la différence moyenne standardisée (DMS) entre les groupes exposés et de référence dans toutes les études à l'aide de modèles à effets aléatoires. Nous avons effectué des analyses de sensibilité limitées aux études utilisant la même évaluation des résultats et ayant le fluorure de l'eau potable comme seule exposition. Le test Cochran pour l'hétérogénéité entre les études, le diagramme en entonnoir de Begg et le test d'Egger pour évaluer le biais de publication ont été réalisés. Des méta-régressions pour explorer les sources de variation des différences moyennes entre les études ont été menées.

Résultats: La différence moyenne pondérée standardisée du score de QI entre les populations exposées et de référence était de -0.45 (IC à 95% de -0.56 à -0.35) en utilisant un modèle à effets aléatoires. Ainsi, les enfants vivant dans des zones à forte teneur en fluorure avaient des scores de QI significativement plus faibles que ceux vivant dans des zones à faible teneur en fluorure. Les analyses de sous-groupes et de sensibilité ont également indiqué des associations inverses, bien que l'hétérogénéité substantielle ne semble pas diminuer.

Conclusions: Les résultats soutiennent la possibilité d'un effet indésirable d'une exposition élevée au fluorure sur le développement neurologique des enfants. Les recherches futures devraient inclure des informations détaillées au niveau individuel sur l'exposition prénatale, les performances neurocomportementales et les covariables d'ajustement.